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George Sand – Souvenirs de 1848.
L'impôt est destiné à prendre un peu du trop de chacun pour donner beaucoup à tous. Ainsi, c'est peu que de payer le huitième de son revenu, pour avoir les débouchés nécessaires au commerce, et la sûreté de la propriété. Si chacun était obligé de se garder soi-même, ou de s'ouvrir un chemin pour transporter ses récoltes et ses marchandises,
5 les plus riches ne le pourraient pas, et, pour conserver le huitième de son revenu, chacun perdrait la totalité de son revenu. Nous vivrions bientôt comme les sauvages qui renoncent à cultiver la terre et meurent de misère dans des pays fertiles. Ce qui rend l'impôt très dur, et ce qui arrive à le faire regarder comme une grande vexation, c'est le mauvais emploi qu'en a fait la monarchie. Quand on s'épuise à donner sans recevoir des
10 avantages, supérieurs pour chacun au sacrifice de chacun, on est blessé et on perd patience. Ainsi, jusqu'à présent, l'agriculture a été abandonnée, les accidents des mauvaises années n'ont été ni prévus ni réparés, le commerce des produits de la terre a enrichi des spéculateurs étrangers au travail des champs, et, l'an dernier, nous avons vu celui qui avait fait pousser le blé et celui qui était forcé de l'acheter, aussi malheureux l'un
15 que l'autre, parce que le blé passait par les mains de gens qui avaient intérêt à le faire renchérir'.
Sous la République, de pareils malheurs n'arriveront plus. L'État aura la prévoyance d'un bon père de famille.
20 George Sand, « L'impôt », Souvenirs de 1848, 1848. Consigne : contracter ce texte en 150 mots (10% + /-)